jeudi 23 juillet 2015

Amérique du Sud 2012 - Bolivie - Salar d'Uyuni

"The world is a book and, and those who do not travel only read a page" - Sainte Augustine


Décembre 2012 - Bolivie

Kymia : La suite de mon aventure sud américaine, s'est poursuivie, dans la logique des choses à la Quiaca, la frontière entre l'Argentine et la Bolivie.
Sur les conseils de différents voyageurs rencontrés à Salta, j'ai préféré arriver avec le premier bus de la journée sur les lieux, afin de ne pas attendre à la frontière la soir, seule, mon passeport à la main.
Car oui, il est long et parfois difficile d'obtenir son tampon pour passer la frontière, alors autant le faire en plein jour et sous le soleil, plutôt que le soir, dans une ambiance sordide.
Une fois la frontière passée, je me suis arrêtée à Tupiza, avec pour seul but, un des "high light" du voyage : le Salar d'Uyuni ( mer de sel ), une des plus belles choses que j'ai eu l'occasion de voir dans ma courte vite et une des expériences les plus palpitantes. J'y consacre ici un post rien que pour lui, le reste de la Bolivie viendra après, car ce lieu est tellement exceptionnel, qu'il mérite qu'on en parle longuement.
Il existe deux façon de faire le circuit du Salar, en partant d'Uyuni vers Tupiza ou de Tupiza vers Uyuni.
Suivant encore les conseils d'un voyageurs, j'ai décidé de garder le Salar d'Uyuni pour la fin, comme une récompense qu'on attend, comme un cadeau qu'on nous aurait promis.

Le circuit du Salar, se fait en jeep, UNIQUEMENT en jeep, et ceux qui l'ont fait, comprennent bien pourquoi il n'est pas possible de le faire seul à pied, car ce site est tout simplement GIGANTESQUE et si on veut être sûr de ne pas louper des choses, il faut partir avec un guide, avec sa jeep, et une gentille cuisinière assise à ses côté pendant 4 jours qui nous préparent des petits plats lors de nos arrêts dans les gîtes ou à l'arrière de la jeep dans une cuisine improvisée.

Il est bien difficile de décrire ce merveilleux circuit qui reste un des moments les plus époustouflants de la plupart des voyageurs qui sont passés par là.
Les 4 jours, se découpent dans des régions complètements différents les unes des autres et offrent des paysages figés dans le temps tel des tableaux qu'on observerait longuement sur les murs d'un musée sombre.

Nous avons commencé par roulé à travers les montagnes, visitant des villages déserts, où les ruines laissaient penser à une histoire triste et dramatique, puis nous nous arrêtions dans des lieux un peu plus peuplés où habitants et lamas cohabitaient. Quebrada de Palala, El Sillar, Nazarenito, Chilcobija, Cerrillos, Poulos, Rio San Pablo, San antonio de Lopez...
Entre déserts sablés et montagne enneigées nous avons vu passer plusieurs continents sous nos yeux en quelques heures.
Le temps passe lentement à l'arrière d'un jeep où nos genoux sont coincés contre le dossier de devant, et où le silence règne la plupart du temps. Je n'ai pas la chance de tomber sur une équipe de choc pour ce voyage, j'ai partagé mon temps avec deux Français et une Australienne avec qui le courant passai très peu ( du moins avec moi ) et je regrettais souvent de ne pas être partis avec ce groupe de 3 garçons que j'avais croisé à Tupiza mais à qui je n'avais pas osé proposer ma participation au circuit et que j'ai finalement retrouvé plus tard sur le chemin.

Nous avons donc parcouru déserts à perte de vue, vu de près et de loin des montagnes telles des mirages peintes au pinceaux, laissant ne brume de poussière glisser le long de ses côtes, nous avons fait plusieurs arrêts pour observer les lagons et leur couleurs improbables, El Lagon Colorada où les flamants roses se tenaient majestueusement sur les eaux colorées, prêts à s'envoler, nous aussi pris pris un bain chaud tant attendu dans les thermes, respiré l'odeur de souffre qui jaillissait des geysers et dormi dans un hôtel entièrement fait de sel ( dont j'avoue avoir léché le mur pour confirmer sa note salée ).

Un des grands problèmes qui peut être relatif selon les personnes est : el mal de la muntaña.
Le tour du Salar d'Uyuni monte à plus de 4000m d'altitude, autant vous dire qu'à cette hauteur, nous manquons vite d'oxygène, que le souffle devient court, et qu'une petite pente à monter peut nous donner l'impression de respirer comme un asthmatique. A cela s'ajoute le mal de tête qui m'a pris plusieurs fois durant les froides nuits du Salar, mais heureusement les remèdes locaux marchent souvent bien, tel que les feuilles de coca dans le thé.





Le dernier jour du tour a été la consécration, le lumière au bout du tunnel, le graal, le moment tant attendu, tout ce que vous voulez, mais il était là : le Salar d'Uyuni.
Une mer de sel à perte de vue, où  le soleil qui se reflète sur ces dalles blanches vous brûlent la peau et les yeux, et où l'infini se déroule là sous nos yeux.

Nous nous sommes levés avant le lever du soleil pour observer le jour se lever sur cette magnifique étendue, puis nous avons visiter une île aux cactus, et parcouru le reste de ce désert en jeep.
James, Samer et Thomas, les trois rigolos de la bande se sont permis, malgré les interdictions du chauffeur de monter sur le toit de la jeep, et nos avons tous fini par suivre le même chemin.

Être là, assise, sur le toit d'une jeep, parcourant ce grand miroir naturel vers un point inconnu, m'a fait vivre un des plus beaux moments de ma vie. C'est dans ce genre de moment que la jeunesse nous prend, peu importe l'âge et qu'on se sent immortel, quand le vent nous caresse le visage et passe ses doigts fins dans nos cheveux, que le soleil est là pour nous regarder avec clémence, on se rend compte de la chance que l'on a de pouvoir voir ça et d'être là, et là on se dit : nous sommes immortels.
James, Samer et Thomas








Après avoir fait notre instant touriste et pris nos photos avec des effets de perspectives nous avons rejoint un lieu qu'on appelait "le cimetière des trains", où des cadavres de wagons et locomotives se trouvaient, eux aussi figés dans le temps, à attendre un énième touriste qui souhaiterait entrer dans ses entrailles et y faire le rigolo.




Le tour du Salar s'est terminé dans la ville d'Uyuni, où nous somme rapidement redescendu de nos petits nuages de sel, confrontés à la dureté et l'impolitesse des habitants face aux touristes. La ville était d'ailleurs réputée pour ça, après avoir vu passer des centaines de milliers de touristes, le sourire s'est petit à petit évanoui du visage des habitants.

Cette expérience restera uns des plus belles de mon voyage en Amérique du Sud et de tous les voyages confondus que j'ai eu la chance de faire. Je souhaite à n'importe qui de se retrouver là  un jour, pour sentir l'infini glisser entre nos doigts, sentir le soleil nous accompagner à nous en brûler les ailes, et rouler vers l'infini, comme si demain n'avait plus d'importance, car on avait vécu le Salar d'Uyuni.

En se concentrant bien, on peut y lire "Bolivia" :)


La suite des aventures en Bolivie à venir dans un prochain post.

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