jeudi 23 juillet 2015

Amérique du Sud 2012 - Argentine

"The world is a book and, and those who do not travel only read a page" - Sainte Augustine



Novembre 2012 - Argentine

Kymia : L'année 2012, a été une des plus belles que j'ai eu la chance de vivre dans ma courte vie.
Depuis deux ans j'économisais pour partir en voyage, avec l'idée à la base de faire un tour du monde, mais rapidement la réalité financière m'a rattrapée, aussi j'ai préféré concentrer mon temps sur un continent et sur un temps restreint.

J'ai donc décidé de partir quelques mois en Amérique du sud, seule, comme je l'ai souvent fait, à la recherche de quelque chose, ce quelque chose qui nous pousse souvent à demander plus à la vie, à vouloir essayer de nouvelles expériences, à vouloir immigrer à l'étranger, rencontrer de nouvelles personnes, ou changer de travail. Nous sommes tous à la recherche de ce quelque chose à notre manière, une nouveauté, une découverte qui nous rendrait plus épanouie.

Pour ma part, le voyage est ce quelque chose qui me rend plus vraie, plus vivante, plus Moi. J'ai donc décidé de partir pendant quelques moi à la recherche Moi-même.

L'aventure a commencé à Buenos Aires en Argentine. Après avoir fait mes adieux déchirants à Sébastien, j'ai atterri dans la capitale la plus Européenne d'Amérique du Sud ( certains disent que c'est le Paris du continent, surtout pour l'arrogance de la population...hahahaa.. ) sans mon sac à dos qui est arrivé 3 jours après moi. Autant vous dire que le voyage commençait bien...

Accompagnée d'une jolie Allemande du nom d'Eva, j'ai parcouru la ville en vélo, et découvert à pieds les quartiers les plus touristiques de la ville comme celui de la Bocca qui m'a laissé un agréable souvenir par ses maisons colorées, ses tango à tous les coins de rue, les hommages à la belle Evita et les images de Majardonna sur tous les murs.

Bien sûr en tant que filles seules, je précise que je ne vais quasiment que dans les endroits touristiques pour éviter les ennuis. L'Argentin rencontré à l'aéroport à mon arrivée, était d'ailleurs bien inquiet de me voir voyager seule, sans un seul contact en Amérique du sud, et se demandait si il me reverrait un jour ( je l'ai d'ailleurs rassuré en venant lui rendre visite dans son restaurant à Paris à mon retour :) ).

Après un atterrissage en douceur en Argentine, et après avoir récupéré mon sac à dos sans mon opinel et mon couteau suisse ( volés à l'aéroport je présume... ) j'ai petit à petit décidé de mon itinéraire pour cette première partie du voyage, qui allait être fortement influencé par mes différentes rencontres.

1. Les chutes d'Iguazu


Entre la frontière argentine et brésilienne, les chutes d'Iguazu font parties du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1984, elles se répartissent entre les deux frontières et bénéficient d'un panorama différent si on les observe depuis le côté argentin ou le côté brésilien. Cette agréable promenade le long de ponts surplombant les chutes, permet de parcourir le site sans se perdre et offre des point de vue merveilleux, qui n'ont rien à envier aux fameuses chutes du Niagara. Les chutes se fracassent tellement violemment dans la rivière qu'une brume constante donne l'impression que l'eau est en ébullition là dessous, et ce qui est encore plus étonnant à réaliser, c'est qu'on ne sera jamais capable de voir cette partie de la rivière, sans cesse cachée par ce cascade constante.

Remarque assez stérile je vous l'accorde, mais personnellement réaliser que personne ne verrait cette partie des chutes m'a donné un sentiment étrange d'infini, tout comme on se rend compte que l'univers en infini et en extension ( instant philosophique attention ! )

Après ces quelques jours je suis retournée à Buenos Aires, où j'ai décidé de prendre un billet d'avion por le "Bout du monde" plus communément appelé Ushaia, Terra del fuego. Après quelques recherches j'ai décidé de prendre un vol domestique, pour m'éviter les 30h de bus pour descendre dans le sud du pays... vous comprendrez ma démarche je pense !

2. Ushuaia - Terra del Fuego


J'ai passé quelques jours sur l'île en compagnie d'une Anglaise ( Keren ) et d'un Allemand ( Andrée ), le long du port, en mer le long du Canal de Beagle à observer les otarie, respirer l'air marin d'un tout autre monde, à observer les montagnes au milieu desquels se profilait le "bout du monde", et se reposer dans les auberges de jeunesses familiales et chaleureuses.
J'ai par la même occasion, expérimenté mon premier auto-stop, le pouce en l'air, en espérant qu'une âme charitable s'arrêterait pour nous emmener au parc naturel de la Terre de feu, le fameux parc où les randonnées et les campings attirent les trekkers du monde entier. Première expérience avec succès, nous avons été déposées au parc par un jeune cuisinier argentin :)

Le parc de la Terre de feu, a été un des "high light" de mon voyage, la nature de ces lieux est paisible, changeante et respectée. Le long du chemin nos pouvions observer des paysages semblables aux dessins animés Disney où la verdure enivrante nous donnait l'impression de voir grand mère feuillage apparaitre à tout bout de chant, puis quelques mètres plus loin, la savane africaine avait pris place dans des couleurs jaunes safran, des arbres nus, comme carbonisés par le soleil, des plages de d'algues et vie marine aux couleurs étincelantes puis des montagne au sommet enneigé comme on le voit souvent en Patagonie.

Le plus beau était de voir à quel point les gens respectait la nature, ce qui sera assez récurrent dans mon voyage en Argentine. Pas une seule fois je n'ai vu un déchets joncher les sentiers du parc naturel, pas un seul papier, pas un seul mégot, la nature préservée et respectée, un vrai bonheur.

Ushuaia a été une belle partie du voyage, mais aussi difficile pour ma part à ce stage précoce du voyage.
A ce moment là, il semblait que le sort s'acharnait sur moi de manière un peu sadique.

A commencer par mon sac à dos en retard de 3 jours, mes couteaux volés, j'avais enchainé avec la perte de mon appareil photo neuf, cassé par une anglaise éméchée à Iguazu qui l'avait laissé tomber par terre, puis d'un ordinateur qui avait grillé ma carte mémoire de photo à Ushaia, me faisant penser que toutes mes belles photos du parc avaient été perdues.
Dans mon désespoir, j'avais pensé que peut être le ciel, dieu ou peu importe, quelque chose tentait de me faire comprendre quelque chose, et que peut être ma place n'était pas ici actuellement, pas dans ce voyage et que peut être je devais rentrer en France.

Suite à cette torture psychologique que je me suis infligée, j'ai fini par me tourner vers mon gourou du voyage pour lui demander son avis : Mauro, rencontré en Jordanie ( voir le post sur la Jordanie ), qui m'a énormément rassuré, et m'a fait comprendre que quand on partait en voyage ainsi, surtout seul, on devait accepter le fait qu'on pouvait tout perdre de matériel, et que perdre un appareil photo ou autre permettait aussi de voir le voyage autrement que sur des photos à poster sur facebook, et que du moment qu'on gardait la santé, le reste devait être secondaire.

J'ai fini par accepter ce fait, et étonnement plus rien de négative de ce genre ne m'est arrivé le long de ces 3 mois en Amérique du sud ( le karma, le karma... )

3. Patagonie

Torres del paine

La suite de l'aventure au pays du barbecue s'est poursuivie le long de la frontière chilienne où j'ai pu entamer une partie du trek du W à Torres del Paine. J'y ai rencontré un adorable Allemand ( Tobias ) qui a partagé son repas chaud et son gaz avec moi qui avait débarqué sans rien, puis poursuivi ma route avec deux Israéliens ( Tomer et Sharon )  le long de la Patagonie argentine. Les Israéliens sont nombreux en Patagonie étonnement, à leur contact, j'ai beaucoup appris de leur coutume et de leur culture, et je me suis donc bien moins étonné d'en rencontrer autant, quand ils m'ont dit que le service militaire à 19 ans était obligatoire pendant 3 ans, je comprenais bien qu'après ça ils pétaient souvent un câble et partaient voyager. Alors après, pourquoi la Patagonie plus qu'un autre endroit? Aucune idée...

Perito Moreno
J'ai remonté la Patagonie en m'arrêtant au glacier du Perito Moreno en passant par le merveilleux villages des trekkers El Chalten où chaque matin il était simple de se réveiller sans projets particuliers et de juste prendre le chemin d'une randonnée qui partaient directement du village. A ce moment là j'ai réalisé que ma façon de randonner n'était pas optimale quand je me suis mise à marcher 5h d'affilés sans pause, ni boire ni manger et que j'ai failli m'effondrer lors des derniers mètres...
El Chalten

Suite à ça j'ai expérimenté mon trajet en bus le plus long de ma petite carrière de voyageuse : 28h de bus pour me rendre dans la "Suisse de l'Argentine" j'ai nommé Bariloche.
A savoir que les bus en Amérique du sud sont extrêmement confortables, les gens prenant peu l'avion et plus le bus, les compagnies développent beaucoup ce type de transport. Bien sûr cela dépend du prix qu'on paye, pour ma part j'ai toujours choisi les "semi cama" où le siège s'inclinait jusqu'à environ 25° du sol, les jambes relevée, couverture et coussin inclus, films disponibles et un hôte servant des plateau repas, et parfois même du champagne !

J'ai donc atteint Bariloche après 28h longues heure de bus.
Après presque un mois de voyage, je commençais à ressentir le besoin de m'arrêter plus de 48h dans une ville et Bariloche m'a accueillie chaleureusement.

Bariloche
J'ai trouvé dans la Suisse argentine, un petit coin de paradis dans une auberge de jeunesse tenue par un jeune couple et leur petit garçon, où les matins étaient parfumés de l'odeur du pain maisons, où la table commune se recouvrait de confiture et du fameux Dolce de Leche dont raffolent les Argentins ( sorte de chocolat au caramel qu'ils consomment sous toutes ses formes ), et où le soleil bronzait ma peau mâte dans le jardin où le long des randonnées. Il est vrai que maintenant que je vis en Suisse, le côté montagne et lac peut faire penser à cette partie de la Patagonie.

Mendoza
Après quelques jours de repos, j'ai repris la route en direction de la Bolivie, où j'ai pu profiter d'une sérénité et d'une douceur de vie auprès d'autres voyageurs, notamment à Mendoza où j'ai pu parcourir la route des vins à vélo ( qui n'est pas forcément une très bonne idée après le 5e verre de dégustation.. ) où les soirées avec mon cher Matthias ( un Allemand que je retrouverai plus tard à Istanbul ) et ma belle Suédoise Ann, se ponctuaient de verres de vins et de rires d'adolescents, dans un jardin paisible aux doux tintements des cloches accrochées ci et là dans les arbres et à la couleur des hamacs.


J'ai fini mon voyage en Argentine par la ville de Salta où un gros coup au moral m'a frappé, et j'ai trouvé refuge dans la compagnie de 5 Suisses Allemands buvant du vin blanc et mangeant des "empenadas" à tour de bras ( sorte de tapas argentines ).

La fatigue des déplacements, la superficialité des certaines discussions à la première rencontre avec les gens, plus l'éloignement avec Sébastien m'avaient fait connaitre mon premier coup de blues du voyage.
Il est vrai que voyager seul permet de rencontrer beaucoup de monde, mais la plupart s'accordent à dire que ce qu'on appelle le "cheap talk" ( les "hey, how are you doing? Where are you going next? Where have you been? For how long have you been travelling? ) pouvaient être monotones et parfois éprouvant quand on commence à voyager depuis un certain temps.

La suite, se déroulera en Bolivie dans un prochain post.

L'Argentine regorge d'une nature et de paysages très différents lorsqu'on voyage entre le nord et le sud, la Patagonie reste un un paradis pour les trekkers, les montagnards, qui éblouie par ses montagnes, ses glaciers, et ses lacs uniques, quand le nord ressemble plus à la Bolivie avec sa terre aride, sa pierre rouge, et ses habitants aux vêtements traditionnels.
Ce pays m'a fait rencontrer une population chaleureuse et très occidentalisée, j'y ai rencontré des voyageurs du monde entier, et partagé des moments simples avec eux, où la pression de la vie quotidienne s'envole et où les petits plaisirs de la vie prennent le dessus. C'est parmis ce que j'apprécie le plus en voyageant, être hors du temps et des normes sociales, être plus vrai, être plus moi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire