mercredi 21 octobre 2015

Back Packer? Aventuriers? Nomades? Ou simplement touristes?


"Je supporte pas les touristes, tous dans leur bus climatisés et à suivre leur guide comme des toutous"

"Non mais je te parle pas de voyager dans des hôtels 5 étoiles all inclusive, moi j'y vais en mode sac à dos, à la roots quoi"

"Je suis pas une touriste, je suis une voyageuse, une nomade, une aventurière, une cityoenne du monde"

Kymia : Tant de phrases un tant soit peu clichées que j'ai entendu depuis que j'ai commencé à moi même voyager "sac à dos" il y a 5 ans de ça. Et là moi...

Je ris toujours un peu intérieurement, voir carrément extérieurement quand j'entends ce genre de phrases, car pour moi, il fut un temps où les"back packers" étaient de sacrés aventuriers, genre 40 ans en arrière, quand un de mes collègues avait traversé le moyen orient en moto avec des kilos de sacs accrochés à son porte bagages, où quand le première femme étrangère est entrée au Tibet en arrivant par ses petits pieds, mais plus vraiment maintenant.

De nos jours, êtres back packers signifie.. Bah tout simplement avoir un sac à dos en fait. A la différence des autres voyageurs qui sont hôtels 5 étoiles et bus climatisés, c'est que eux.. Ben ils ont une valise ! Oui je caricature un peu, il y a beaucoup d'autres différences dans ces deux façon de voyager ( confort des hôtels, guide et visites organisés, transports déjà prévus etc. ), mais je trouve que le mot back packer et sac à dos, a tendance a avoir une connotation "d'aventurier" alors qu'en fait la plupart de ces dits "nomades, aventuriers" sont autant touristes que ceux qui sont en groupes organisés.

Exemple :

-Vous êtes tous allés au Machu Pichu au Pérou, avez acheté des pulls avec des lamas dessus ( que bien sûr le locaux ne portent PAS DU TOUT ), et vous avez fait un trek ( peut être le Inca Trail ) avec une agence organisée qui a prévu votre logement et repas le long du trek.

-Vous êtes allés en Inde? Vous avez tous achetés l'ENORME Lonely Planet de l'Inde et suivi plus ou moins les logements recommandés et les bonnes adresses.

-Vous avez adoré les treks au Népal? Sûrement les milles autres touristes que vous avez rencontrés sur l'Annapurnas en pensent autant.




Bien sûr je ne critique pas du tout cette façon de voyager, ces treks, ces lieux touristiques, ces sacs à dos et ces bus, et je ne veux pas rabaisser vos superbes expériences, car je fais moi même partie de cette communauté de voyageurs, et j'adore ça.

Mais la définition du Larousse dit d'un voyageur que c'est "une personne qui fait un trajet en empruntant un moyen de transport en commun" et "personne qui se déplace fréquemment hors de son pays, de son lieu de résidence, qui a l'habitude de voyager". Est-ce que nous sommes donc plus voyageurs que ceux qui se déplacent en bus climatisés et dans des hôtels all inclusive? 

Sommes nous des "aventuriers" parce que nous avons pris un train de nuit pour aller de Hanoï à Danang et non pas un car climatisé? Ou parce que nous avons passés 4 jours en jeep sur le chemin du Salar d'Uyuni sans prendre une seule douche, en ayant réservé ce tour avec une agence? Parce que nous avons marchés au petit matin jusqu'au sommet du volcan de Bromo en Indonésie en étant partie juste avant de son auberge de jeunesse?

Et bien je ne pense pas.
On est tous des touristes malgré qu'on refuse un peu ce mot quand on est back packer. 
Moi ça ne me dérange absolument pas d'être touriste et de voir les trucs touristiques. 
Certains iraient même jusqu'à boycotter des lieux touristiques grandiose comme par exemple le Taj Mahal car.. C'est trop touristique...
Mais enfin ! Où est l'interét? De se démarquer pour ne pas être un touriste? Encore une fois, on l'est tous, étrangers dans un pays étranger donc touriste. Quand on remplie la fiche à l'immigration de l'aéroport on écrit "venu pour tourisme" et non pas "venu pour l'aventure roots"
Il serait dommage de se passer d'un lieu culte du pays parce que "c'est trop touristique" et si ça l'est, c'est pour une bonne raison, parce que ce lieu ou ce monument sont dignes d'interèt.

Encore une fois je ne critique pas toutes les magnifiques expériences que vous avez pu vivre, car je suis la première à adhérer et apprécier ce mode de voyag, mais mon message aujourd'hui, est de faire preuve un peu d'indulgence et de tolérance envers les gens qui préfèrent avoir des voyages organisés de A à Z car ils sont peut être stressés de devoir organiser et préfèrent ne pas avoir à le faire, et ça leur convient bien. 

Le point de ce post est aussi faire preuve d'un peu de modestie et d'humilité en ce qui concerne les voyages, car les back packers de nos jours, sonnent et parlent souvent comme si ils étaient au dessus de ces pauvres touristes en groupe all inclusive, comme si nous back packers nous avions vraiment voyagé dans ce pays et pas eux qui l'ont survolé, alors que nous même nous ne fréquentons que des auberges de jeunesse bourrées d'étrangers ( anglais, allemands, américains, australiens, hollandais, français.. Je vous aime tous hein n'en doutez pas ! ), nous cherchons souvent un bon restaurant en se référant au Routard ou au Lonely Planet ( donc des lieux envahis de touristes aussi ), nous parcourons un pays en 1 mois en restant 2 jours par ville, sans vraiment connaître les lieux, courant après les sites cultes et les treks les plus connus,  n'avons souvent eu contact avec de locaux que par l'occasion d'un achat au marché,  d'un guide sur un trek peut être ou 5min dans la rue par curiosité.

Bien sûr je fais une généralité, certains voyageurs ont en effet eu des contacts avec les locaux via Couch surfin, ou en étant allé vivre chez l'habitant, isolé des lieux touristiques, ou qui entament des longs voyages à pieds ou vélo ( j'admire ces gens là d'ailleurs ). Je fais une généralité sur les discours que j'ai pu entendre et lire sur des blogs depuis ces 5 dernières années et qui m'ont interpellée.

J'ai moi même été dans un voyage type "all inclusive" pendant une mission humanitaire au Viêt Nam, et même si avoir le  guide qui me faisait aller d'un point à un autre de la Cité Impériale de Hue à toute vitesse, me gonflait énormément, j'ai passé de supers moments avec tous ces médecins, pharmaciens, infirmiers et autres personnes de tous les horizons, de tous âges, malgré notre bus climatisé et nos hôtels de luxe.

Une partie de notre équipe lors de notre mission au Viêt Nam et un habitant de Hue


Robyn Davidson
Tout cela pour vous dire, que oui ma grande passion c'est de voyager, Sébastien et mes amis pourront vous dire le nombre de fois où je les ai laissés en France egoïstement pour partir seule visiter un pays ( et non pas FAIRE un pays )  parfois avec des destinations qui ne les rassuraient pas beaucoup ( dernièrement, l'Iran ) ou toutes les fois où je suis partie pour unvoyage au court et long terme, ou pour immigrer une enième fois dans un pays étranger... Malgré tout je ne me considère pas comme une aventurière, ni comme quelqu'un de courageux, ou une nomade ou une voyageuse roots, juste parce que je suis en sac à dos et que je ne vais pas dans des hôtels.

Je suis une voyageuse comme beaucoup d'autres, c'est tout,  je ne suis pas bien exceptionnelle :)
 

Priscilla Telmon
Pour moi des grandes aventurières, sont des femmes comme Priscilla Telmon qui a marché 6 mois du nord Viêt nam, au Tibet en suivant les écrits d'Alexandra David Neel ( première femme étrangère à pénétrer à Lhassa ), ou Robyn Davidson qui a traversé à pieds le désert de l'Ouest australien avec 4 chameaux et 1 chien. Ca ce sont des aventurières :)
Donc, mesdames et messieurs les voyageurs, ne soyons pas si critiques envers nos compatriotes voyageurs en groupe et en car climatisé, car parmi eux se trouvent aussi des gens très bien :)

dimanche 18 octobre 2015

Iran et Poésie




"Le coeur en paix voit une fête dans tous les villages" - Proverbe perse

 

YuiLeCri.jpg "Je pars en vacances deux semaines en Octobre!
-Ah oué où ça?
-En Iran !
-.... O_o"


Kymia : Voila voila, c'est exactement ce genre de réactions que j'ai eu quand j'ai annoncé mes vacances dans l'ancienne Perse, des grands yeux étonnés, une bouche prête à se fracasser sur le sol, et une autre question suivait toujours cet état de choc :

"En Iran?? Mais c'est pas dangereux???"

Alors il est vrai que nous ne pouvons en vouloir aux gens de penser cela, car ces dernières décennies les médias occidentaux, que ce soit en France ou aux US, n'ont pas été tendres avec l'Iran, faisant d'elle, un risque international pour son nucléaire, une société dictatoriale, et un lieu dangereux pour nous à cause de ses lois, de ses interdits et de ses peines de mort.

Et pourtant... Regardons d'un peu plus ce pays si mystérieux.

L'Histoire de l'Iran

Autrefois connu sous le nom de Perse, l'Iran a donné naissance au premier empire à vocation universelle 2500 années en arrière, qui a accueilli maintes civilisations en son berceau.
Après être passée entre les mains de plusieurs conquérants ( Cyrus, Darius, Alexandre le Grand... ),  l'Iran est finalement envahie par les Arabes musulmans, et voit son pays se fragmenter sous l'autorité du Calife qui séjour entre Bagdad et Damas.




Malgré l'invasion, et la perte de la religion zoroastrienne, l'Iran réussit à garder sa culture perse, sa langue ( le farsi ), et à en imprégner les élites musulmanes qui les domine.
Le «style persan» va se diffuser dans tout l'Orient islamique, de la Mésopotamie au nord de l'Inde, du Tigre au Gange. Il perdurera jusqu'au XIXe siècle.

Plusieurs dynastie se succèdent au cours de l'Histoire ( Séfévide, Asfhar, Kadjar.. ) jusqu'à plus récemment avec la famille Pahlavi, fondé par Reza Chah Pahlavi, élu par la majoritée du Parlement iranien ( majles ) qui souhaite le déchéance de la dynastie Qadjar. Il devient alors Shah d'Iran en 1926.

L'Iran connait à ce moment là une période de grands changements dans le but de moderniser le pays , s'en suivent des projets de construction ( bâtiments, chemins de fer, universités.. ), de réformes, de changements dans l'ordre social, et d'occidentalisation de la société. Le port du voile est à ce moment là interdit pour les femmes, et les hommes doivent abandonner leur toges traditionnelles pour pantalon et chemise comme les occidentaux.
Durant le règne du Shah, l'Iran intéresse déjà fortement les Anglais et les Russes pour ses gisements de pétrôle et sa situation géographique.

Le Shah d'Iran se voit finalement détrôné en 1941 lors de l'opération "coutenance", une invasion anglo-soviétique, suite à son rapprochement avec l'Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale et son refus devant les Alliés d'ouvrir son pays ( qu'il avait déclaré neutre en tant que guerre ) au passage des munitions. C'est son fils Muhammed Reza Pahlavi qui prendra sa suite.

L'Iran continuera sa modernisation sous le règne du nouveau Shah, le pays se rapprochera de plus en plus de l'Union soviétique et de la Chine, tout en restant allié des Etats-Unis et de l'Europe. Mais ce régime pro-US ne profite pas au peuple Iranien et le fossé économique, social et culturel se creuse alors de plus en plus entre les élites fortement occidentalisées et les classes populaires conservatrices. Ce fossé amènera en 1978 à la Révolution Iranienne, menée par la politique anti-chah de Rouhollah Khomeiny, dont le visage apparait partout en Iran encore aujourd'hui.

Gauche : Khamenei    Droite : Khomeiny


Exilé pendant 14 ans Khomeiny revient après la chute du Shah, il met fin à la monarchie et instaure un gouvernement provisoire en devenant par la suite le Guide Suprême (chargé de contrôler l'armée et les services de sécurité, et pouvant mettre son veto à la candidature des prétendants au poste de président de la république). Son successeur Ali Khamenei, aura aussi été élu 2 fois président de la République Islamique d'Iran, notamment durant la guerre Iran-Irak et occupe toujours à ce jour, le poste de Guide Suprême.


Fermons la parenthèse de l'histoire, et voyons ce que j'ai pu observer lors de mon voyage.


Les Iraniens

J'ai facilement pu séparer les Iraniens en deux catégories ( grosso modo hein ) : ceux qui adhèrent au gourvernement ( souvent les religieux traditionnels ) et ceux qui n'y adhèrent pas du tout! Ces derniers sont déçus par des décennies de révolutions, de guerre et de lutte pour finalement se retrouver sous un régime répressif comme le leur, bien que le nouveau président Hassan Rohani, tente d'améliorer les choses en réchauffant leur relation avec l'Occident.


La plupart des jeunes générations n'y achèrent pas du tout, et rêvent de partir immigrer en Occident pour y trouver plus d'opportunités de carrière et plus de liberté personnelle. Car oui en Iran, le port du voile est maintenant obligatoire, les femmes doivent porter manche longue et tunique recouvrant les fesses, pantalons, même sous 40°c ( moi même avec mon voile sous 35°c j'ai failli me liquéfier au soleil à plusieurs reprise ), elles ne peuvent chanter devant un public d'hommes, danser en public est aussi interdit. Facebook, youtube et autres récseaux de ce genre sont censurés, les films sont minutieusement choisis, l'alcool existe en Iran mais de manière clandestine, si on y regarde de plus près on peu trouver toutes sorte d'alcool mais non officieusement, et souvent du "fait maison". Les hommes doivent porter des pantalons, et bien sûr l'homosexualité est interdite sous peine de prison voire de mort.

Oui ça ne donne pas envie n'est-ce pas?
J'ai eu droit à des remarques du genre "ah super tu vas en Iran, donc indirectement tu soutiens le gouvernement, leurs répressions et leur censure, en leur donnant de l'argent" alors j'ai envie de dire à ces gens "mais oui c'est sûr, c'est tellement mieux de les laisser se débrouiller seul, et subir leur gouvernement, c'est tellement mieux le boycott, je dirais même l'indifférence".


Car en ayant parlé avec des Iraniens, je ne pense pas que boycotter ce pays soit une solution, c'est au contraire en apportant une vision différente, une culture différente lors de notre court passage en Iran, que les générations futures voudront quelque chose de différent et que petit à petit leur société évoluera et changera. Pas en les laissant dans leur coin. On m'a critiquée sur mon voyage en Iran pour ça, que devrait-on dire de ceux qui vont voyager et travailler en Chine? Je ne crois pas que leur gouvernement soit beaucoup mieux et pourtant on ne compte plus les voyages et les expatriations dans cette partie du continent.

Mon expérience de couch surfin, et d'accueil dans les familles Iraniennes a été merveilleux, vous pouvez rencontrer quelqu'un dans le bus qui vous invitera à diner et rester dormir chez eux, vous présentera à toute sa famille et vous baladera partout. Leur cuisine est délicieuse, et ils se font un plaisir de vous faire découvrir leur mets.

Les Iraniens brillent par leur générosité et leur hospitalité, il est assez déroutant pour nous Occidentaux, de se faire aborder dans la rue par des Iraniens ne parlant quasi pas anglais, qui vous parle dans le but de vous aider car vous semblez chercher quelque chose, ou de voir les gens de démener pour vous trouver un taxi car celui ci ne connait pas votre destination, ou de parfaites inconnues passer une demi heure à tenter de vous débloquer votre carte sim iranienne en vous donnant son numéro en plus si jamais vous avez un problème.

Ce sont eux les Iraniens que je soutiens quand je visite l'Iran.

Les monuments

Imam Mosquée - Isfahan


Nasir Ol Molk Mosquée - Shiraz
Ayant toujours aimé les pays musulmans pour la simple est bonne raison que j'admirais leur hospitalité et que je m'émerveillais devant les mosquées, autant vous dire que l'Iran m'a remplie de bonheur.
De Kashan à Yazd en passant par Isfahan et Shiraz, je suis restée étourdie par tant de couleurs, de finesses, de délicatesse dans les peintures des mosquées, devant la grandeur de leur culture, dans les fils des tapis persans, dans la chanson de leur langue, et la beauté de leur peuple.

Khaju Bridge - Isfahan


Agha Bozorg Mosquée - Kashan

Ali Qapu Moquée - Isfahan



Le voyage en Iran

Alors, beaucoup m'ont demandé les modalités du voyage en Iran :

-Monnaie :

Leur monnaie se nomme le RIAL et 1€ est environ équivalent à 38650 Rials
Jusque là tout va bien.. MAIS ! Leurs billets se comptent en RIALS cependant quand ils l'énoncent à l'oral ils parlent en TOMENS.. Qui est 10 fois moins que le RIALS

Je récapitule 1€ = 38650 RIALS = 3865 TOMENS


Oh mais qui voila? Oui oui Khomeiny vous l'avez reconnu!
Pourquoi tant de complexité? Aucune idée ! Mais ce qui est bien avec l'Iran c'est qu'ils ne cherchent pas à vous arnaquer ( la plupart du temps ) si vous donnez 10 fois trop que le prix énoncé car vous en emmêlez les pinceaux ( et croyez moi ça sera le cas ), ils vous rendront la bonne somme.



-Les transports:

Bus, bus, bus et encore bus ! Les cours trajets sont possibles avec des bus simples, assez confortables, et on vous sert un jus + un gâteau. Mais pour les trajets plus longs de 6h ou de nuit, il est sûrement préférable de prendre les bus VIP ( Very Important Passenger... ) avec des sièges plus larges, où on peut incliner le dossier et remonter les jambes ). Après, selon l'humeur du chauffeur, il est possible qu'il vous passe des dramas Iraniens toute la nuit, ou laisse la radio à fond... Je ne sais pourquoi, peut être pour le maintenir lui réveillé... Il en va de même pour cette lumière bleue ou rouge au plafond qui nous oblige à baisser le voile jusqu'au menton pour réussir à s'endormir.

-L'hébergement :

Alors, l'Iran devient de plus en plus touristique, j'ai croisé des tonnes de groupes organisés de Chinois ( avec qui on m'a souvent confondue.. Retenez moi... ), de Français et d'Allemands. Cependant, le pays n'est pas encore tout à fait paré à être la destination de rêve des touristes, les hôtels sont assez peu nombreux, les auberges de jeunesse sont à oublier, et les restaurants ne courent pas les rues ( c'est plutôt nous qui courons après ). Il reste cependant des hôtels souvent répertoriés par le Lonely Planet qui aborde des prix tout à fait décent ( l'Iran étant de manière générale très peu chère ), avec des dortoirs pour 10$ la nuit, et souvent une jolie cour intérieure avec des structures en bois recouvertes de tapis et de coussins où l'on peut se prélasser en buvant un thé ( cliché? Vous n'avez encore rien vu.. ).

Il reste bien sûr, l'expérience du couch surfin, qui est très populaire en Iran ( bien que supposé interdit ) .

Conclusion

Ne restez pas sur votre préjugé sur l'Iran, ce pays reste le seul de sa région qui reste ( miraculeusement ) stable. Il est très facile de voyager là bas, même si on est dévisagé sans arrêt, c'est loin d'être de l'agressivité, mais de la curiosité pour quelque chose d'inhabituel. Les gens sont extrêmement accueillants, aidants et généreux, les portes sont toujours ouvertes, un couvert est toujours disponible pour vous, et le pays regorge de merveilles de leur Histoire. C'est très impressionnant de voir aussi à quel point ils ont réussi à se développer dans le domaine des sciences et de la médecine. Malgré la sanction économique des pays occidentaux et la fuite des cerveaux, les Iraniens ont réussi à progresser au nom de la science et de l'éducation.


Mes 15 jours de voyage en vidéo ici :)

dimanche 13 septembre 2015

Toucher terre



 

Kymia : Le projet a avancé depuis quelques semaines, et quelques changements sont intervenus.
Déjà, nous avions prévu de passer 2 mois à Nice après notre déménagement de Lausanne, le temps que Sébastien finisse ses examens suisses. Par la même occaz nous devions voir si il était possible pour nous deux de travailler à l'hôpital pour y faire des remplacements durant ce séjour. Sébastien a été accepté, moi pas ( on sent le piston du Niçois ! ). Mais qu'à cela ne tienne, je n'en ai cure ( oui oui je suis bien née dans les années 80 et pas au temps de la cour de Louis XIV ) ! Car j'ai changé mes plans et le premier projet de Ticket to Ride sera un projet solo :







Calcutta, Inde

Au mois de novembre j'ai prévu de m'envoler pour un 2e voyage en Inde, vers la "Cité de la joie" ( RIP Patrick Swayze... ), où je compte y rester un mois et rejoindre les Missionnaires de la charité de mère Thérésa.

Pourquoi ce projet? Parce que déjà j'avais envie de redonner une "deuxième chance" à l'Inde que je n'avais pas bien vécu lors de mon premier voyage, où le quotidien avait été fait d'arnaques incessantes, de pertes de confiance en moi, de circuit attrape touristes, de conducteurs de taxis méga lourdingues, et de photos perdues.

Rester à Calcutta me permettrait de sentir un peu plus la vie et les coutumes indiennes, et rejoindre les Missionnaires de la charité serait dans la continuité de mon désir de faire du bénévolat auprès des plus démunis, et dans la logique de mon métier d'infirmière. Je pourrais aussi apprendre un peu plus l'histoire de cette fameuse femme dont on ne présente plus le nom.


Mamoudzou, Mayotte




Grâce à Renaud, un ami de Sébastien, nous nous sommes vus offrir l'opportunité de faire des remplacements au sein de la réanimation pédiatrique du CHU de Mayotte ( enfin, surtout lui, moi je squatte carrément et je vais venir toquer à la porte une fois sur place avec des yeux de chat potté *_* ) .
Cette petite île française de 374km, possède un seul hôpital, où les Mahorais et les habitants des îles Comores affluent sans cesse ( surtout actuellement avec la crise sanitaire ... ). Pour ma part je vais découvrir la vie sur les îles, moi qui n'ai jamais beaucoup aimé le le côté plages et mer, et pour Sébastien, il se retrouvera comme un poisson dans l'eau car il adore ça ;)


Durban, Afrique du Sud 


On n'entend de plus en plus parler de l'Afrique du Sud, et de plus en plus de voyageurs viennent découvrir ses terres. Elle faisait partie de ma liste prioritaire avec la Namibie, et plus je m'y penche et plus j'ai envie de voir aussi le Kenya et la Tanzanie, mais ça sera pour un autre voyage :)
Notre séjour là bas sera entrecoupé d'une grosse semaine en Namibie où nous rejoindrons la famille de Sébastien, alors nous avons du réarranger notre itinéraire pour rester dans la partie Est du pays pour nous envoler vers Windhoek, mais ça ne nous a pas empêché d'y trouver un projet ! 


Alors oui on a l'impression qu'on va aller travailler pour Simba, Mufasa sera le directeur de l'association et que nous passerons nos journées sur le rythme de "It's the ciiiiiiiircle of liiiiiiife !" mais cette association française est plus qu'une bannière kitsch !

Avec le peu de temps que nous pouvions leur accorder ( environ 10 jours ), ils ont tout de même accepté notre candidature, et nous aurons peut être la chance de travailler dans le Centre de Réhabilitation de la vie sauvage, où nous aiderons à recueillir et prendre soins des animaux sauvages avant de les relâcher dans la nature.
Le centre se trouve Durban non loin de la réserve de Hluhluwe-Imfolozi, et la région de Santa Lucia, et voici leur site Aventure Africaine.

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La suite des projets ultérieurement, dès que nous aurons reçu des confirmations pour différentes opportunités pour le Sri Lanka, Népal, Birmanie et la Colombie :)


A très bientôt !

mardi 11 août 2015

Voyage sur petit et grand écran




Kymia : En dehors du voyage, la musique remplie beaucoup mon quotidien, les livres, les randonnées, les sorties en plein air, mais surtout, LE CINEMA.
Je ne prétends pas être cinéphile car je connais très peu les grands classiques avant les années 1980, et je ne suis pas une grande connaisseuse des grands réalisateurs, je reste assez "mainstream" sur mes choix, et parfois je me permets un peu des originalités mais je connais des gens bien plus calés que moi.

Ici j'avais envie de combiner mon intérêt pour les voyages et pour les films, en faisant une petite liste des films qui m'ont fait voyager à travers le petit et grand écran ( à regarder en VOST je tiens à le préciser !! ). Bonne séance :)


La vie rêvée de Walter Mitty ( The secret Life of Walter Mitty )

Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais.

 2013-12_LT-WalterMitty


Indochine

Dans l'Indochine des années trente, Eliane Devries dirige avec son père Emile une plantation d'arbres à caoutchouc. Elle a adopté Camille, une princesse annamite orpheline. Toutes les deux ne vont pas tarder à tomber amoureuses de Jean-Baptiste, un jeune officier de la marine. Au même moment, sur fond de nationalisme ambiant, sont perpétrés les premiers attentats contre les Français...
 


Sept ans au Tibet ( Seven years in Tibet )

A la fin de l'été 1939, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, premier vainqueur de la face Nord de l'Eiger et qui rêve de conquérir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l'Himalaya, accepte de l'argent nazi pour y planter le drapeau à croix gammée. La guerre éclate. Prisonnier des Britanniques à la frontiere de l'Inde, il s'évade. Commence alors la véritable aventure de sa vie: une longue errance qui se termine a Lhassa, résidence du jeune dalai-lama avec qui il se lie d'amitié.




Thelma et Louise

Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une existence monotone l'une avec son mari, l'autre avec son petit ami, décident de s'offrir un week-end sur les routes magnifiques de l'Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un évènement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies.




Indiana Jones - La dernière Croisade ( Indiana Jones and the last crusade )


Le 3e volet de notre archéologue préféré, qui affronte une seconde fois les nazis dans une course pour la quête du Saint Graal, aux côté de son père et de ses fidèles amis




The Darjeeling Limited

Trois frères qui ne se sont pas parlé depuis la mort de leur père décident de faire ensemble un grand voyage en train à travers l'Inde afin de renouer les liens d'autrefois.
Pourtant, la "quête spirituelle" de Francis, Peter et Jack va vite dérailler, et ils se retrouvent seuls, perdus au milieu du désert avec onze valises, une imprimante, une machine à plastifier et beaucoup de comptes à régler avec la vie...
Dans ce pays magique dont ils ignorent tout, c'est alors un autre voyage qui commence, riche en imprévus, une odyssée qu'aucun d'eux ne pouvait imaginer, une véritable aventure d'amitié et de fraternité... 

 


Away we go

Lorsque Burt et Verona apprennent qu'ils vont devenir parents, c'est la panique. Ils détestent la ville de province où ils habitent, et maintenant que les parents de Burt déménagent, plus rien ne les y retient. Ils décident alors de partir à la recherche de l'endroit parfait où fonder leur famille. Sur leur chemin, ils rendent visite à leur famille et à de vieux amis. Certains leur paraissent fous à lier, d'autres leur donnent envie de suivre leur modèle... Mais finalement, tous vont aider à leur manière Burt et Verona à réaliser qu'ils n'ont peut être besoin que l'un de l'autre pour fonder leur foyer. 

away we go


Le voile des illusions ( The painted veil )

Londres, 1920. Après un mariage trop vite accepté pour convenances sociales, Kitty part avec son mari, Walter, médecin bactériologiste, pour vivre à Shanghai où il doit mener des recherches. Rapidement, la jeune femme tombe amoureuse d'un autre homme.
Lorsque Walter découvre l'adultère dont il est victime, il promet à Kitty de lui accorder un divorce qui ne mentionnera pas son infidélité et lui conservera ainsi une réputation sans tache, si son amant quitte sa femme pour l'épouser. Walter sait que cet homme place sa carrière avant ses nombreuses conquêtes féminines...
Abandonnée par son amant, brisée, Kitty accompagne son mari dans une région où une épidémie de choléra balaie les populations et où les guerres locales font rage...




Into the wild

Tout juste diplômé de l'université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l'existence confortable et sans surprise qui l'attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui.
Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Christopher va rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres.
Au bout de son voyage, Christopher atteindra son but ultime en s'aventurant seul dans les étendues sauvages de l'Alaska pour vivre en totale communion avec la nature. 



L'auberge espagnole

Xavier, un jeune homme de vingt-cinq ans, part à Barcelone pour terminer ses études en économie et apprendre l'espagnol. Cette langue est nécessaire pour occuper un poste, que lui promet un ami de son père, au ministère des finances. Mais pour ce faire, il doit quitter sa petite amie Martine, avec qui il vit depuis quatre ans.
En Espagne, Xavier cherche un logement et trouve finalement un appartement dans le centre de Barcelone qu'il compte partager avec sept autres personnes. Chacun de ses co-locataires est originaire d'un pays différent.






The way


Tom Avery, médecin américain à l’existence confortable, se rend d’urgence en France où son fils Daniel vient de disparaître lors d’un accident en montagne. Il découvre sur place que ce fils qu’il n’a jamais compris avait entrepris le pèlerinage de Compostelle. Tom décide alors de prendre le « camino ». Sur sa route, il croise Jack l’irlandais, Sarah la canadienne ou encore le hollandais Joost, pèlerins aux caractères bien trempés. D’abord fuyant, Tom s’ouvre pas à pas, à mesure qu’il apprend enfin à « marcher ensemble ».



Et tellement d'autres encore ... :)

jeudi 23 juillet 2015

Seule sur la route

Qui a l'habitude de voyager sait qu'il arrive toujours un moment où il faut partir - Paolo Coelho


Kymia : La dernière fois, je dînais à Lausanne, en compagnie de nouvelles connaissances, et comme toujours le sujet a vite dérivé sur les voyages ( ce qui arrive souvent quand je fais partie de la conversation ...) et très vite les deux jeunes hommes en face de moi m'ont demandé où j'avais voyagé.

J'ai toujours eu l'impression d'avoir beaucoup voyagé mais plus je me penche sur la carte du monde et plus je me rends compte que mon score est assez ridicule.

Après ça, le jeune homme en face de moi m'a demandée si cela me tenterait et si je me sentirais capable un jour de partir voyager seule.


J'ai doucement rigolé devant cette question, car depuis ces 5 dernières années j'ai pris l'habitude voyager seule. Pour des raisons diverses et variées. Voici un post sur le pourquoi je voyage seule, comment et pourquoi c'est une bonne idée pour ceux qui oseraient se lancer.

1. Voyager seule ne signifie pas voyager seule

Je vous assure, ce premier point à tout son sens!
Ma première expérience seule à l'étranger était en juillet 2010 où je me suis envolée pour la Finlande, avec l'intention de participer à un festival de jonglage ( oui une époque révolue de ma vie mais à laquelle je suis encore nostalgie...*soupir* ). A l'époque je vivais à Londres, j'étais donc la seule de mes autres amis jongleurs à partir de ce côté de la Manche, les autres étant plutôt fidèles aux aéroports de Paris.

Le sort a fait qu'à cette période, une grève des aiguilleurs a empêché tout ce beau monde de partir pour ce merveilleux pays, et les a gardé figés et déçus sur le territoire français.
D'abord hésitante, j'ai fini par aller seule à Helsinki en me disant que je rencontrerai bien des têtes familières sur place.

Premier pas vers le voyage seule, je me retrouve à Helsinki en juillet 2010, où le soleil ne se couche jamais vraiment, où la nuit semble noire vers 1h du matin et qu'il se relève vers 4h.
Je suis donc arrivée dans une auberge de nuit hors de prix ( comme le reste du pays ), où j'ai squatté un dortoir pendant les 2 jours qui me séparaient du début du festival.

Et là..

La simplicité même. Dès que je me suis assise dans le lobby pour lire, un jeune Irlandais est venu me parler et m'a posé les quelques questions qui deviendront par la suite mon quotidien dans les différents voyages que j'ai fait et que je qualifie de "cheap talk"

"What's your name? Where are you going? Where have you been before? When did you start your trip?"

Aussi simple que ça. Après ça j'ai rencontré une Israëlienne, une Russe, puis une fois à la convention, des Anglais, des Allemands, des Espagnols etc.

Le reste de mon expérience de voyage en solitaire, m'a vite fait comprendre que les gens qui voyagent seule sont très nombreux, très particulièrement les hommes, aussi être une fille seule rend l'approche et la rencontre encore plus facile. Car il faut bien le dire, les gens ont toujours l'air plus accessible quand ils sont seuls à lire un livre plutôt qu'à un groupe de 6 où les gens éclatent de rire entre eux à leur blague, ou encore que les couples dont on a toujours peur de déranger l'intimité.

Durant mon voyage de 3 mois en Amérique du Sud,  les seuls moments où j'ai pu être vraiment seule, était le résultat de ma propre initiative, quand j'étais en effet fatiguée de ces rencontres superficielles et éphémères d'un jour, et où je devais recommencer ce "cheap talk" tous les jours.

2. Il FAUT apprendre l'ANGLAIS dans la vie

Un des arguments qui m'a souvent poussée à voyager seule est la barrière de la langue.
J'ai eu la chance et l'initiative d'apprendre l'anglais par moi même quand j'étais jeune adolescente, à force de regarder des films et des séries en VOSTFR, ce qui a habitué mon oreille à la langue de Shakespear et a rendu mon apprentissage de cette belle langue bien plus facile.

"Life is too short to learn German"
J'adore parler anglais, je pense parfois en anglais, et mon sens de l'humour est différent dans cette langue ci, j'ai même appris au détour d'un voyage en Bolivie avec mes compagnons Canadiens de Vancouver, que j'avais un humour canadien. Qu'est ce que cela signifie? Pas la moindre idée, mais apparemment mes réponses collaient bien à leur blagues.

J'adore parler anglais, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et malheureusement, trop de fois je me suis retrouvée tiraillée entre une amie avec laquelle je voyageais qui ne parlait pas un mot d'anglais, et des Américains, Anglais, Australiens, Irlandais, ou même Allemands, Hollandais etc. qui me proposaient de venir boire des verres ou diner avec eux.
  
Gênée de laissée mon amie seule car elle se sentait vite à l'écart des conversations et s'ennuyait ferme, mais aussi déçue de ne pas pouvoir connaitre plus ces gens qui avaient sûrement beaucoup à m'apprendre, je finissais souvent par maudire le mauvais système français d'apprentissage des langues.

J'ai souvent décidé de partir seule à cause de ça, à cause de cette limite linguistique que peuvent avoir mes compagnons de route qui m'empêche de vivre mon voyage comme bon me semble ( argument très egoïste je vous l'accorde, mais ma passion des voyages me poussent à n'agir que dans mon propre intérêt dans ce genre de situation ) que j'ai moi même expérimentée de l'autre côté, quand j'étais en Amérique du sud, et je me rendais compte que mon espagnol était trop limité pour avoir une réelle conversation.

Ne pas cultiver cette curiosité de la langue étrangère est pour moi une énorme erreur, car il suffit de la dépasser et d'essayer, d'y consacrer du temps et de se lancer, et là on ouvre des portes d'un autre monde, d'une autre culture, d'un autre univers en osant parler à quelqu'un qui vient d'ailleurs et qui a sûrement plein de choses à nous apprendre, et à qui on a sûrement aussi des choses à apprendre. Cette porte qui est si proche, reste malheureusement fermée si la barrière de la langue n'est pas soulevée. 

Canadian, French and Dutch meet on the top of Samaïpata mountains


3. Parfois j'ai juste envie de dormir ou boire des coups et je n'aime pas les musées

Une autre raison qui me fait souvent prendre la route en solitaire c'est tout simplement : la différence d'envie.

Alors, oui j'aime les randonnées et la nature, non je n'aime pas les musées, oui j'adore boire des bières entre voyageurs, non je n'aime pas les boîtes de nuit, oui j'aime explorer les lieux, non je n'ai pas besoin de faire ça toute la journée, oui parfois je me réveille tard, non je n'ai pas besoin de tout voir dans chaque ville.

Une mauvaise expérience de voyage avec un bon copain du quotidien qui s'est révélé être un terrible compagnon de route pour moi, m'a fait décider de ne plus me plier aux envies des autres lors de mes voyages. Je suis totalement ouverte aux propositions, mais je préfère ne pas me forcer à divertir l'autre en le ou la suivant dans des choses qui ne m'intéresse absolument pas alors que je n'ai qu'une envie c'est de dormir toute la journée. Et il faut l'avouer, on le fait toujours un peu quand on voyage à plusieurs, on se sent obligé d'être actif pour ne pas que l'autre s'ennuie.

C'est cette possibilité a pouvoir voyager comme je l'entends qui fait que je suis souvent seule sur la route, comme cette fois à Salta en Argentine ( cf : le post sur l'Argentine ) où je ne souhaitais pas visiter la ville ni faire du cheval comme tous les touristes le font, j'ai préféré boire du vin, manger des empanadas et rester à discuter avec des Suisses allemands. Faire à mon rythme, voir les choses que je veux sans faire me sentir obligée de faire tout ce qui se trouve sur le guide, et profiter.

Après comme je l'ai dit plus haut, 98% du temps je n'étais pas seule lors de mes voyages, mais je rencontrais des gens sur le chemin, avec qui je n'avais pas d'engagement, pas de besoin ou de nécessité d'être tout le temps avec eux, on pouvait être ensemble une journée et se laisser le jour d'après, reprendre chacun sa route en ayant profité du temps passé ensemble.

Profiter. Profiter d'être moi, avec moi.
Car il n'y a qu'en voyageant que je me sens vraiment moi.


4. Voyager seule, ça apprend carrément la vie

Alors oui, ça impressionne parfois les gens quand je dis que je voyage seule et la réaction que j'ai souvent c'est "oooooh mais je sais pas comment tu fais moi je pourrais pas !!!!".
Oui c'est sûr qu'il faut être capable de se supporter soi même et de se divertir soi même, donc quand on est incapable de faire ni l'un ni l'autre, ce type de voyage ne correspond pas.

Mais être seule, oblige aussi à une certaine ligne de conduite, particulièrement quand on est une femme seule. On me demande souvent si je n'ai pas peur quand je voyage ainsi. Eh bien non je n'ai pas peur, et je crois bien que je suis même un peu inconsciente parfois, et même si une fois ou deux j'ai sûrement dû frôler le drame, je n'ai jamais rien eu en terme d'agression. Mais bien sûr il ne faut pas jouer à l'imbécile.

Je ne suis pas partisante du "oui mais moi je suis pas une touriste, je veux voyager à la roots et vivre un truc authentique, avec des gens hors des grandes villes"

Premièrement, je vais vous dire une chose, nous sommes tous des touristes. Pas de la même manière bien sûr, je ne me considère pas comme les touristes chinois qui se déplacent en bloc et mitraille toutes les rues ou se font des films selfie tous le long du voyage et voyagent dans l'Europe en 7 jours.
Mais peut importe à quel point on ne veut pas être un touriste quand on voyage dans un pays étranger en sac à dos pour une courte période, on est vu et considéré comme un touriste.

Deuxièmement, je vous dis ça parce qu'en tant que fille seule, j'ai une ligne de conduite à tenir pour éviter que le voyage ne tourne au drame, et qui ne peut être compatible avec le discours de ne pas être une touriste et de vouloir sortir des sentiers battus.

Par exemple : je ne me permet pas de sortir le soir seule, ni de sortir des lieux touristiques ou des villes plus ou moins grandes et connues, je prends les transports officiels, j'évite les excursions sauvages sans un minimum de marquages et si quelqu'un me dit de ne pas aller par là, alors je n'y vais pas. Ainsi j'évite de me retrouver dans des situations à risque, et si malgré tout cela m'arrive, je n'aurai simplement  pas eu de chance, mais j'aurai tout fait pour ne pas le provoquer.

Les histoires d'agressions arrivent souvent et n'importe où dans le monde, pas forcément en Amérique du Sud qui semblent toujours être la jungle pour les Européens ni dans les pays arabes qui semblent tous être dangereux et sous le contrôle du Daesh pour les Nord Américains ( notez que cette tendance est très intéressante, plus c'est loin de chez nous et plus les opinions sont méconnues et extrêmes dans le négatif ). 

Toute cette psychoses vient surtout de fait que les gens entendent dire des choses, se réfèrent parfois au site du gouvernement qui nous déconseille de visiter les 3/4 de la Terre, mais les gens ne savent pas vraiment. Aussi il est souvent drôle d'entendre les gens dire avoir peur de lieu où vous avez vécu ou alors où vous êtes déjà passé.

Comme parfois on me dit "Paris c'est tellement dangereux, j'ose pas y aller, parce que je serai obligée de prendre le métro ça fait trop peur, il y a tellement d'agression!"
Ca me fait toujours doucement rire....

Je sors un peu du sujet là, mais je pense qu'on se méprend beaucoup sur certains pays ( d'autres sont réellement dangereux et je ne le contredit pas ), la Colombie n'est pas qu'un cartel de prostitution, de drogue et de pauvreté, l'Amérique du Sud est aussi avancée que l'Europe, l'Inde n'est pas un lieu où on se fait violer dès qu'on est une femme, les pays arabes ne sont pas tous à risque encore moins les pays comme la Turquie.

Se renseigner auprès de personnes qui sont passés récemment dans les pays convoités est la meilleure solution, et non pas se crée un fantasme, une psychose véhiculée par les médias ou par des rumeurs dépourvues de fond.

Donc psychose non, prudence oui.


Salar de Uyuni, Bolivie

Voyager seule, c'est aussi tout simplement apprendre à se débrouiller, à poser des questions, à aller vers les gens, a apprendre à parler des langues, à réfléchir de façon logique à des choses qui nous semblent simples dans la vie quotidienne, à dépasser ses limites et faire des choses qu'on aurait pas pensé être capable de faire un jour.

Voyager seule amène aussi à être plus humble, on sort de ses habitudes, de son monde, et sa fameuse zone de confort, on est seul et vulnérable, et on se surpasse, on va vers l'autre, on s'ouvre à l'autre et on laisse de côté toutes les habitudes, les choses qu'on connaissait de notre vie du quotidien, de la confiance qu'on avait acquis dans un cercle social parfois un peu fermé, on s'ouvre, on se montre tel qu'on est sans l'influence sociale derrière.Et on accepte de suivre les autres là où on aurait pas pensé à aller de soi même.

Amérique du Sud 2012 - Bolivie - Salar d'Uyuni

"The world is a book and, and those who do not travel only read a page" - Sainte Augustine


Décembre 2012 - Bolivie

Kymia : La suite de mon aventure sud américaine, s'est poursuivie, dans la logique des choses à la Quiaca, la frontière entre l'Argentine et la Bolivie.
Sur les conseils de différents voyageurs rencontrés à Salta, j'ai préféré arriver avec le premier bus de la journée sur les lieux, afin de ne pas attendre à la frontière la soir, seule, mon passeport à la main.
Car oui, il est long et parfois difficile d'obtenir son tampon pour passer la frontière, alors autant le faire en plein jour et sous le soleil, plutôt que le soir, dans une ambiance sordide.
Une fois la frontière passée, je me suis arrêtée à Tupiza, avec pour seul but, un des "high light" du voyage : le Salar d'Uyuni ( mer de sel ), une des plus belles choses que j'ai eu l'occasion de voir dans ma courte vite et une des expériences les plus palpitantes. J'y consacre ici un post rien que pour lui, le reste de la Bolivie viendra après, car ce lieu est tellement exceptionnel, qu'il mérite qu'on en parle longuement.
Il existe deux façon de faire le circuit du Salar, en partant d'Uyuni vers Tupiza ou de Tupiza vers Uyuni.
Suivant encore les conseils d'un voyageurs, j'ai décidé de garder le Salar d'Uyuni pour la fin, comme une récompense qu'on attend, comme un cadeau qu'on nous aurait promis.

Le circuit du Salar, se fait en jeep, UNIQUEMENT en jeep, et ceux qui l'ont fait, comprennent bien pourquoi il n'est pas possible de le faire seul à pied, car ce site est tout simplement GIGANTESQUE et si on veut être sûr de ne pas louper des choses, il faut partir avec un guide, avec sa jeep, et une gentille cuisinière assise à ses côté pendant 4 jours qui nous préparent des petits plats lors de nos arrêts dans les gîtes ou à l'arrière de la jeep dans une cuisine improvisée.

Il est bien difficile de décrire ce merveilleux circuit qui reste un des moments les plus époustouflants de la plupart des voyageurs qui sont passés par là.
Les 4 jours, se découpent dans des régions complètements différents les unes des autres et offrent des paysages figés dans le temps tel des tableaux qu'on observerait longuement sur les murs d'un musée sombre.

Nous avons commencé par roulé à travers les montagnes, visitant des villages déserts, où les ruines laissaient penser à une histoire triste et dramatique, puis nous nous arrêtions dans des lieux un peu plus peuplés où habitants et lamas cohabitaient. Quebrada de Palala, El Sillar, Nazarenito, Chilcobija, Cerrillos, Poulos, Rio San Pablo, San antonio de Lopez...
Entre déserts sablés et montagne enneigées nous avons vu passer plusieurs continents sous nos yeux en quelques heures.
Le temps passe lentement à l'arrière d'un jeep où nos genoux sont coincés contre le dossier de devant, et où le silence règne la plupart du temps. Je n'ai pas la chance de tomber sur une équipe de choc pour ce voyage, j'ai partagé mon temps avec deux Français et une Australienne avec qui le courant passai très peu ( du moins avec moi ) et je regrettais souvent de ne pas être partis avec ce groupe de 3 garçons que j'avais croisé à Tupiza mais à qui je n'avais pas osé proposer ma participation au circuit et que j'ai finalement retrouvé plus tard sur le chemin.

Nous avons donc parcouru déserts à perte de vue, vu de près et de loin des montagnes telles des mirages peintes au pinceaux, laissant ne brume de poussière glisser le long de ses côtes, nous avons fait plusieurs arrêts pour observer les lagons et leur couleurs improbables, El Lagon Colorada où les flamants roses se tenaient majestueusement sur les eaux colorées, prêts à s'envoler, nous aussi pris pris un bain chaud tant attendu dans les thermes, respiré l'odeur de souffre qui jaillissait des geysers et dormi dans un hôtel entièrement fait de sel ( dont j'avoue avoir léché le mur pour confirmer sa note salée ).

Un des grands problèmes qui peut être relatif selon les personnes est : el mal de la muntaña.
Le tour du Salar d'Uyuni monte à plus de 4000m d'altitude, autant vous dire qu'à cette hauteur, nous manquons vite d'oxygène, que le souffle devient court, et qu'une petite pente à monter peut nous donner l'impression de respirer comme un asthmatique. A cela s'ajoute le mal de tête qui m'a pris plusieurs fois durant les froides nuits du Salar, mais heureusement les remèdes locaux marchent souvent bien, tel que les feuilles de coca dans le thé.





Le dernier jour du tour a été la consécration, le lumière au bout du tunnel, le graal, le moment tant attendu, tout ce que vous voulez, mais il était là : le Salar d'Uyuni.
Une mer de sel à perte de vue, où  le soleil qui se reflète sur ces dalles blanches vous brûlent la peau et les yeux, et où l'infini se déroule là sous nos yeux.

Nous nous sommes levés avant le lever du soleil pour observer le jour se lever sur cette magnifique étendue, puis nous avons visiter une île aux cactus, et parcouru le reste de ce désert en jeep.
James, Samer et Thomas, les trois rigolos de la bande se sont permis, malgré les interdictions du chauffeur de monter sur le toit de la jeep, et nos avons tous fini par suivre le même chemin.

Être là, assise, sur le toit d'une jeep, parcourant ce grand miroir naturel vers un point inconnu, m'a fait vivre un des plus beaux moments de ma vie. C'est dans ce genre de moment que la jeunesse nous prend, peu importe l'âge et qu'on se sent immortel, quand le vent nous caresse le visage et passe ses doigts fins dans nos cheveux, que le soleil est là pour nous regarder avec clémence, on se rend compte de la chance que l'on a de pouvoir voir ça et d'être là, et là on se dit : nous sommes immortels.
James, Samer et Thomas








Après avoir fait notre instant touriste et pris nos photos avec des effets de perspectives nous avons rejoint un lieu qu'on appelait "le cimetière des trains", où des cadavres de wagons et locomotives se trouvaient, eux aussi figés dans le temps, à attendre un énième touriste qui souhaiterait entrer dans ses entrailles et y faire le rigolo.




Le tour du Salar s'est terminé dans la ville d'Uyuni, où nous somme rapidement redescendu de nos petits nuages de sel, confrontés à la dureté et l'impolitesse des habitants face aux touristes. La ville était d'ailleurs réputée pour ça, après avoir vu passer des centaines de milliers de touristes, le sourire s'est petit à petit évanoui du visage des habitants.

Cette expérience restera uns des plus belles de mon voyage en Amérique du Sud et de tous les voyages confondus que j'ai eu la chance de faire. Je souhaite à n'importe qui de se retrouver là  un jour, pour sentir l'infini glisser entre nos doigts, sentir le soleil nous accompagner à nous en brûler les ailes, et rouler vers l'infini, comme si demain n'avait plus d'importance, car on avait vécu le Salar d'Uyuni.

En se concentrant bien, on peut y lire "Bolivia" :)


La suite des aventures en Bolivie à venir dans un prochain post.