mardi 21 juillet 2015

Dear Iceland

Kymia : Lorsque je suis partie voyager quelques jours en Grèce, j'avais rencontré sur ma route un Américain, qui était en plein dans son Tour du monde, un de mes grands rêves.Il m'a parlé de ses destinations et particulièrement du Groenland et de l'Islande. Il m'a dit à ce moment là "Iceland should be called Greenland and Greenland should be called Iceland" du fait que le Groenland était en grande partie faite que de glacier et que l'Islande regorgeait de son côté, d'une nature verdoyante.

Depuis ce jour, j'ai aussi rêvé d'aller en Islande ( oui j'ai beaucoup de rêves... )



Août 2014 : Islande
La décision avait été prise quelques mois auparavant, lorsque nous hésitions encore pour nos deux semaines de vacances d'été tant attendues. Je dis bien vacances d'été car au final, certaine personnes se demandent bien qu'est ce qui nous a poussé à partir en Islande pendant l'été, où la plupart des gens recherchent le soleil et la plage et que nous avons préféré le vent, la pluie, le froid et les no man's land !
Premier stop à l'aéroport d'Heathrow à Londres, où la plupart des commerçants, vous demandent "where are you going?" quand vous osez acheter quelque chose chez eux a un prix exorbitant.
"Where are you going?
-Iceland.
-Iceland? But...Why?"
Tout est dit :)
Nous avons donc atterri à Reykjavik où le soleil ne se couche qu'à minuit, et où les rues se remplissent de jeunes gens légèrement habillés le samedi soir même lorsqu'il fait 5 degrés.
La capitale ne nous a pas fait grand impression, comme beaucoup de pays, l'intérêt se trouve à l'extérieur des grandes villes.
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Pris d'un élan écologique, et économique,  surplombé d'une grande flemme de conduire pendant 2 semaines, nous avons opté pour un pass de bus avec la compagnie Sterna, qui est, je dois le dire, fichtrement bien fait.

Le concept est simple, plusieurs forfaits sont à disposition du voyageurs selon le voyage qu'il veut faire, le tour de l'île, la partie sud, nord, ou est. La péninsule Ouest était quant à elle, peut desservie du fait du mauvais état des routes.

Le bus fait le tour de l'île en 2 jours, et s'arrête à des villes précises, où vous êtes libres de descendre ou non, et un autre bus passe le lendemain à la même heure où vous avez été déposé pour faire à son tour la boucle autour de l'île. Ces bus s'arrêtent bien entendu aux points d'intérêts du pays, au camping des treks et les grandes villes.

Premier arrêt le fameux Golden Circle : Gullfoss, Geysir et Tingvellir, où nous avons fait des arrêts top chrono de 20-30min par site pour admirer des cascades et des geysers en mode touristes chinois pressés de voir l'Europe en une semaine ( cliché? Noooon )


 Nous avons pu profiter de notre première marche à Tingvellir, et expérimenter notre première nuit ( qui commence à minuit je vous le rappelle ) en tente, plantée sur une mousse molletonnée épaisse d'environ 30cm, idéal pour cacher des cadavres de couples qui se serait disputés et entretués pendant ce voyage ( car vous le verrez après, il y a moultes raison de rentrer en conflit avec son partenaire de voyage en Islande... )

Geysir



Geyser à Geysir


















Après cette première nuit en camping islandais, nous avons repris la route pour nous enfoncer un peu plus dans le no man's land de l'île, direction Kerlingarföll où une belle surprise nous attendait...
Sur la route vers Kerlingarföll petite session de photos toutou

Le premier coup de foudre de l'Islande, était la région de Kerlingarföll et particulièrement du site Hveradalir que nous avons atteint a but de 2h de marche. Caché dans les profondeurs, ce site est tout simplement une planète inconnue. Les collines de sables oranges se mêlent à la pierre blanche, noire, marrons, vertes, où des coulis d'eau noire bouillent depuis les profondeurs de la terre. Des fumées de geysers prêts à exploser nos entouraient, et l'odeur de souffre si fréquente, rendait notre marche encore plus irréelle. Il est difficile de décrire cette dimension extraordinaire dans laquelle nous nous sommes enfoncés, c'était comme faire un voyage au centre de la Terre, ou marcher en astronaute sur une autre planète.

Après une longue marche sur cette autre planète, nous avons retrouvé Maxime et Anne Sophie, deux autres Français trekkers avec qui nous avons échangé sur nos voyages, nos coups de coeurs et nos ambitions, ce qu'on appelle "refaire le monde".


Kerlingarföll a été le premier lieu d'Islande où nous avons vraiment découvert la particularité et la beauté des terres de ce pays, si peu fréquenté, si sauvage et encore préservé du tourisme de masse ( pour le moment ), où le sol semble ne jamais avoir été foulé, où les nuages sont si bas qu'on pourrait se cacher à l'intérieur, où les routes sont si calmes qu'on pourrait s'y allonger un long moment avant d'y rencontrer une voiture.

Par la suite nous avons roulé dans le nord de l'île, où balades à cheval à Varmahlid, et randonnée dans un des paysages de la fameuse série Games of Thrones à Myvatn.

A cette dernière destination, nous avons connu, le bonheur de la météo islandais, soit disant tellement changeante qu'il pouvait pleuvoir et être ensoleillé à 5 minutes d'intervalle.

Pour notre part nous n'avons jamais vécu ces caprices météorologiques, surtout à Myvatn où la pluie a duré toute la journée, de notre réveil à 8h du matin, à notre ascension du Cratère Viti, pendant notre retour à pieds jusqu'au camping dépité car le bus ne repassait pas avant 4h, jusqu'aux bains thermaux bleu lagon sous un ciel gris, où une gentille Islandaise nous a pris en stop et nous a déposé avec le sourire.

Autant vous dire que ce genre moment où l'on sait qu'on en a pour au moins 4h de marche jusqu'au camping et qu'on est déjà frigorifié et trempé, à marcher sur ne route à travers une usine de traitement d'eau et qu'aucun touriste en 4x4 ne veut vous prendre en stop, si votre couple survit à ça sans s'être arraché mutuellement les yeux, vous tenez le bon bout :)

Heureusement la région du lac de Myvatn, nous offert d'autres belles expériences sur ses sentiers moins capricieux, comme la montée du cratère Hverfjall, et la région de Höfjdi.

Sur la demande insistante de Sébastien nous avons, pris le bateau pour nous diriger vers Husvik, plus au nord de la péninsule pour du "whales watching". Autant vous dire que pour moi observer le dos d'une baleine qui crache de l'air, et n'en voir que ce jet de gouttelettes sortant de l'eau, sans apercevoir l'ombre d'une nageoire ou d'une queue, n'était pas dans mes priorités du voyage, surtout quand je me suis retrouvée cramponnée à l'arrière du bateau, prise de nausées féroces motivées par les secousses de l'atlantique nord.
Mais comme Sébastien était content de cette petite virée, alors j'ai ravalé mes nausées et attendu patiemment en regardant droit devant moi et en évitant de lui parler le plus possible ou ma patience risquait de céder...

Notre voyage s'est ( encore ) poursuivi sous la pluie et les sombres nuages, c'est pourquoi nous avons décidé de ne pas nous arrêter dans les Fjords de l'est de l'ile et de revenir directement dans le sud sans descendre du bus, pour nous arrêter vers les glaciers de Jökusarlon, puis la région de Skaftafell.

Les glaciers de Jökusarlon, étaient un des "high light" du voyage, un lieu très touristique je vous l'accorde, mais qui n'en reste pas moins beau. Nous avons pris un bateau monté sur roue qui peut se déplacer sur terre comme dans l'eau, et nous nous sommes baladés entre les glaciers de couleur variant d'un bleu saphir et un blanc transparent limpide. Notre imaginaire nous permettait d'y voir toutes sortes de formes dans la galce sortie de la réalité.

Notre bus nous a ensuite déposé dans la région de Skaftafell, où un petit instant de panique nous a pris, quand la flamme de notre petite réserve de gaz s'est éteinte dans un sifflement, nous laissant comme deux patates devant une casserole d'eau froide. Le pire étant que cet camping avait un magasin mais qui ne vendait pas de butane de gaz et que le seul endroit où en trouvait était une station service à 5km de là...
Note pour plus tard : ne jamais ramasser les butane de gaz laissée par les anciens campeurs dans les campings car ils sont souvent...vides...

Après un repas au crackers, fromage à tartiner et thon à la sauce tomate froide, nous avons commencé une belle randonnée où nous avons pu observer l'originale cascade de Svarlifoss et nous enfoncer dans des terres vides de touristes en direction d'un lac paisible entre montagnes glaciers.
Il est intéressant d'observer le phénomène du "bonjour" chez les voyageurs. Les lieux les plus fréquentés comme la cascade de Svarlifoss, regorgent de touristes qui ne vous diront jamais "bonjour" en passant à côté de vous et qui ne vos regarderont même pas. Quant aux treks dédiés aux randonneurs et non pas aux touristes venus en cars, un certain élan de solidarité et de sympathie nous pousse à nous saluer à chaque fois même si on croise 35 personnes sur le même chemin ( expérience que j'ai noté aussi en Argentine lors de mes treks en Patagonie ).

Le retour fut un peu rapide et sans trop de réjouissements quand nous avons compris que la cafétéria du camping fermait 20min après notre arrivée, qu'elle ne servait que des sandwichs immangeable et que nous devions payer pour profiter de 5min d'eau chaud sous la douche du camping...

Une belle région, mais un camping assez peu élaboré. Surtout après une semaine entière de camping où je commençais à ressentir le manque de nourriture équilibrée et une nuit confortable entre 4 murs. Mais c'était le jeu :)

Après ça, direction le Landmannalaugar, le lieu, la légende, le mythe que nous attendions le plus, après en avoir entendu parler encore et encore.

Le Landmannalaugar est un lieu très populaire pour les trekkers, surtout pour un GR de 4 ou 5 jours à travers des paysages similaires à ceux de Kerlingarföll, et d'autres merveilles de la nature. Etant un peu trop chargé en bagages, nous avons préféré poser notre tente au camping et faire les randonnées aux alentours qui ne prenait qu'une demi journée chacune. Par chance le soleil était présent, car vous l'aurez remarqué, l'Islande n'est pas connue pour son taux d'ensoleillement.


Durant 3 jours nous avons monté et descendu des montagnes aux dénivelés quelques peu abruptes, des flancs de collines friables, observé depuis les sommets des lacs qui faisaient penser à des paysages de cartes postales de places tropicales, et plus loin des cimetière de laves où les rochers noirs se dressaient telles de sépultures, puis des monts ensablés parsemés de lignes colorées par ci par là, de couleur inattendues, telles des frises qui marqueraient une période de la vie et chaque lieu.




Les paysages du Landmannalagar sont parmis les plus beaux que j'ai eu la chance de voir dans ma courte vite, ils semblent figés dans le temps, comme si un écran se dressait devant nos yeux et projetés ces images avec un films de couleur légèrement brumeux, tellement ils semblent irréels.

Des paysages sortis de l'ordinaire, que l'on ne voit nulle par ailleurs, dont on ignore l'existence, et pourtant tellement approchables, tellement accessible si on se donne la peine de faire 4h d'avion et d'enfiler des chaussures de marche pendant 4 à 6h. Bien sûr, tout le monde n'est pas fait pour ce type de voyage, tout le monde n'est pas fan de randonnée et encore moins de camping. Mais l'Islande offre, pour la plupart du temps, de très bonnes conditions pour commencer le camping, grâce à ses structures sanitaire, ses terrains, les centres d'informations à proximité et des petits marchés.

Ah mais oui j'oubliais :)
Les sites de randonnées, offrent souvent, le bonheur d'une source thermale à proximité ( qui est bien pratique quand on ne veut pas payer pour 5min d'eau chaude pour la douche du camping et quand on est pas trop à cheval sur l'hygiène corporelle pendant quelques jours ), qui sont un pur bonheur après une grosse marche.

L'eau est souvent entre 38 et 40 degrés selon les courants d'eau qui traversent la source et plus on s'approche de son jet et plus l'eau est chaud, la plupart des gens s'alignent en rang d'oignons jusqu' à la limite où la chaleur est supportable. Le plus dur est de sortir de cette eau à 40 degrés et de devoir affronter le vent et les 10 degrés ambiant en se séchant rapidement et en s'habillant à la hâte.




Après le Landmannalaugar nos avons décidé de louer une voiture pour les derniers jours du voyage et de se promener vers la péninsule ouest de l'île, cette partie du pays, étant peu desservie par les bus.

Nous n'y avons pas rencontré de grands moments d'extase, le bord de mer était agréable mais très venteux, et pour moi qui commençait a en avoir sacrément marre du vent, du froid et des pâtes à la sauce tomates, nous avons fait quelques écarts et diné dans quelques restaurant, particulièrement pour fêter nos 2 ans, avant de revenir sur Reykjavik.

Au final, pour résumer ce voyage en Islande, je pense que ce pays vaut largement le détour et la peine qu'on achète du matériel de randonnée pour parcourir ses terre, SI on aime ça bien entendu.

Les amateurs de plage de farniente risquent en effet de se sentir un peu arnaqués dans l'histoire, mais pour les amoureux de la marche, des la nature, de la montagne, et ceux qui souhaitent se dépaysés en échangeant leur lit contre un sac de couche, sous une tente, sous le déluge pendant quelques jours, seront ravis :)

Le repas quotidien
Autant vous dire que pour voyager en Islande sans faire de camping, il faut passer par une agence qui vous réservera le tout avant votre départ car même si au milieu du chemin, monter une tente vous sort par les yeux et que vous ne supportez plus de sortir à quatre pattes en plein nuit pour faire pipi dans la nuit froide derrière un buisson, sachez que les hôtels sont peu nombreux et qu'il y a plus de demandes que d'offre, et qu'ils risquent tous d'afficher complets pour un prix en plus, exorbitants. Tout comme le reste du voyage qui revient aussi très cher...

Pensez y à deux fois, on ne va pas en Islande par hasard :)

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